La bourse et les Français : constat d’un gâchis

Une fois de plus, j’ai plaisir à vous présenter une contribution de Philippe, lecteur du blog.

Son article a pour titre : La bourse et les Français : constat d’un gâchis, avis qui je pense est partagé par beaucoup d’entre vous.

Cette fois, c’est un article engagé qu’il nous propose et qui amène à nous poser de sérieuses questions.

Merci à Philippe et aux lecteurs pour leurs articles et leurs commentaires qui contribuent à agrémenter la vie passionnante de ce blog.

Dans un article récent et intéressant, le journal « Les échos » nous informe que l’actionnariat individuel ne cesse de reculer en France.

Source :

Bourse l’actionnariat individuel ne cesse de reculer en france

Un constat amer :

Cette désaffection est sérieuse et bien réelle :
• Le nombre d’actionnaires particuliers est passé de 3,7 à 3 millions en deux ans.
• Le taux de détention d’actions est passé de 13,8 % en 2008 à 6,2 % en mars 2016
• 6,8 % des Français ont un PEA (7,1 % en 2015) et seulement 2,5 % déclarent détenir un fonds investi en actions, trois fois moins qu’en 2008.

Un gâchis pour l’économie :

Pourtant, l’actionnaire individuel est un acteur indispensable :
• l’actionnaire individuel se révèle particulièrement fidèle et engagé : 55 % gardent leurs titres plus de 5 ans
• L’absence d’une base d’investisseurs français dans le capital des sociétés cotées fragilise ces dernières, notamment en cas d’OPA inamicale.

Un gâchis pour les classes moyennes :

La grande majorité des actionnaires individuels sont des hommes. Je trouve cela regrettable car les femmes ont tout autant besoin d’indépendance financière.
D’autre part, la bourse n’a jamais été un investissement aussi « sûr » et avantageux :
• Les taux d’intérêts sont bas
• La période connaît des périodes récurrentes de « soldes » pendant lesquelles des actions de sociétés robustes avec de bons rendements sont littéralement bradées
Ceux qui lisent ce blog sont convaincus du bon sens d’investir en bourse, mais comment convaincre autour de nous ?

A qui la faute ?

Pour les Français, la bourse c’est : le loup de Wall Street, Casino, le grand capital… L’institution est incomprise et diabolisée.
J’ai croisé des personnes qui m’ont raconté avoir investi et avoir beaucoup perdu. En discutant, j’ai vite détecté qu’ils n’avaient pas le bagage nécessaire pour investir directement. Pour caricaturer, ils ont acheté des actions sur les conseils de leur coiffeur. A qui la faute ? J’ai discuté l’autre jour avec un professeur d’économie dont je ne remets pas en cause les connaissances universitaires mais qui était complètement à coté de la plaque sur l’investissement boursier. J’ai trouvé sa vision plus idéologique que pragmatique.
Le principal problème est là : il faudrait dans les cours de seconde une discipline pratique où chaque élève pourrait investir individuellement en bourse : virtuellement bien entendu. Cela permettrait de faire comprendre de façon ludique les fondamentaux simples de l’analyse fondamentale et technique. C’est bien plus simple à résoudre que les équations mathématiques auxquels ils sont confrontés.

Message d’espoir ?

Pour certaines personnes, la bourse est diabolique. De nombreux politiciens véhiculent malheureusement cette thèse. Ils ont même été jusqu’à mettre une taxe unique au monde sur les achats de titres de sociétés françaises : pour punir ceux qui osent acheter des parts de nos fleurons nationaux.
Bien sûr, les excès et les cotés négatifs de la bourse existent. Ils sont une plaie pour tous les petits actionnaires. J’aimerais qu’une taxe mondiale soit instituée pour les transactions intraday (les achats-ventes d’une même action le même jour). Elle pourrait financer des programmes de santé, de développement et d’écologie. J’ai beaucoup aimé le film « Demain » et son message d’espoir, mais je ne suis pas d’accord avec ses conclusions révolutionnaires. Si nous ne voulons pas demain de la catastrophe écologique annoncée, je pense qu’une réforme en profondeur de nos systèmes actuels est indispensable mais aussi suffisante. Je ne pense pas qu’il faille retourner dans un mode de vie proche de celui que l’on avait un siècle en arrière pour s’en sortir, même si de gros changements seront nécessaires. Il faut arrêter de gaspiller et dépenser du temps pour mieux consommer, mais sans avoir besoin d’imposer à tout le monde, les toilettes sèches ou la culture des légumes…
Je m’écarte du sujet ; je voulais dire qu’un système capitaliste responsable et raisonnable est possible et même la meilleure solution pour demain. Malheureusement, idéologies et populismes ambiants risquent de nous écarter de cette voie.

Que pouvons nous faire ?

Face à la désinformation ambiante sur la bourse, je ne vois qu’une seule solution : que nous tous, petits actionnaires fassions de la pédagogie tout autour de nous. Cela ne marchera pas toujours : on ne peut rien contre l’idéologie. Mais c’est la seule solution : que nos explications et notre exemplarité réussissent à convaincre pour changer les mentalités et éclairer les esprits.

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2 réflexions au sujet de “La bourse et les Français : constat d’un gâchis”

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