Trop d’impôt tue l’impôt

N’avez-vous jamais entendu parler de cette expression « Trop d’impôt tue l’impôt« . J’ai peur que cette expression prenne tout son sens aujourd’hui en France.

Je ne suis pas du style à me plaindre du poids de la fiscalité car je trouve le principe intéressant de pouvoir par ce biais, partager les richesses du pays.  La possibilité de pouvoir payer des impôts pour l’éducation, la protection, la santé est quelque chose d’important à mes yeux.

Seulement, les dérives ont été grandes, les déficits se sont creusés et l’État vit toujours au dessus de ses moyens.

Aujourd’hui, comme beaucoup d’entre vous, je vois la fiscalité galoper dans tous les domaines., taxes financières, taxes écologiques, projet d’augmenter les taxes sur le diesel, augmentation de l’impôt sur le revenu, taxe sur le tabac, CSG, RDS, la liste peut-être longue.

N’y-a-t-il pas une autre solution que de toujours vouloir ajouter ou augmenter les taxes ?

La courbe de LAFFER :

Courbe de Laffer

C’est l’économiste Arthur LAFFER, né en 1940, conseiller économique du président Reagan, qui a, à la fin des années 80, a proposé cette courbe.

Il faut la lire de la manière suivante, lorsque la pression fiscale est trop importante (trop d’impôts), il y a un seuil où les recettes fiscales diminuent. Ce n’est bien sûr pas le but recherché, au contraire.

Un gouvernement endetté comme le notre souhaite trouver le curseur fiscal suivant : à quel moment l’augmentation des impôts permet d’engranger le maximum de recettes fiscales supplémentaires (C’est le point haut de la courbe).

Arthur LAFFER

LAFFER, souhaitait faire comprendre que passé une certaine pression fiscale, les recettes diminuent.

Ce mécanisme avait déjà était évoqué par Adam Smith, David Ricardo et Jean-Baptiste Say à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.

Voici une citation d’Adam Smith dans « La Richesse des nations » : « L’impôt peut entraver l’industrie du peuple et le détourner de s’adonner à certaines branches de commerce ou de travail« .

Selon Arthur LAFFER trop d’impôts incitent les gens à quitter le sol national et à frauder le fisc. Les gens sont découragés de travailler pour gagner de l’argent. Cela à pour conséquence d’avoir une moindre croissance économique donc moins de recettes fiscales.

A l’inverse, sans faire de théorie libérale, la baisse de l’impôt, aurait permis d’accroître à certains moment de l’histoire une augmentation des recettes fiscales, notamment sous Margaret Thatcher dans les années 1985 à 1986.

Cette théorie prend tout son sens dans une période difficile, il est tellement facile pour un État d’augmenter l’Impôt, les impôts. Seulement, attention à ne pas dépasser le seuil, qui fait que la fiscalité devient dissuasive et contre-productive.

En réduisant la croissance, le chômage augmente et les emplois sont détruits. L’économie tourne au ralentie et ne crée plus de richesse, elle provoque des déséquilibres dans la société.

Les gouvernements Français ont tous cherché à trouver le juste milieu  pour augmenter le rendement de l’impôt, bien malin celui qui trouvera l’équation parfaite.

Que pensez-vous de la fiscalité en France ? Où en sommes nous d’après vous dans la Courbe de LAFFER ?

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6 réflexions au sujet de “Trop d’impôt tue l’impôt”

  1. Bonsoir,

    La fiscalité française est répressive à la fois pour les entreprise et les ménages. Pour les premiers, les investissements seront moindres tandis que les seconds verront leur pouvoir d’achat s’éroder.
    Pour ma part, le fait que j’ai investi de manière avisée en Bourse me pénalise, surtout aux niveau des dividendes taxés à 45.5 % (30 % IR + 15.5 % PS). En gros, l’Etat nous pigeonne plutôt de réduire son train de vie.

    Cordialement.

    Répondre
  2. Répressive et injuste aussi. Vouloir taxer le capital au même niveau que le travail c’est ignorer que celui qui investit prendre des risques parfois très importants pour développer l’économie. Ces risques il ne les prends que parce qu’il y a une espérance de gain au bout du tunnel. Si le gouvernement lui retire cet appât il arrêtera ou il partira ailleurs.

    Aura-t-on un jour un homme ou une femme politique qui aura le courage de diminuer les impôts ?

    Répondre
  3. @ Sovanna Sek et Julien

    Je rejoins votre point de vue, pourtant comme je le dis dans l’article, je suis favorable à l’impôt…, sauf qu’aujourd’hui, il devient à mon sens contre-productif, l’assiette se réduit et le rendement risque d’être plomber.

    Vous le dîtes, l’impôt n’encourage pas à investir dans l’économie réelle, c’est difficilement compréhensible.

    A bientôt

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  4. L’état vie au-dessus de ses moyens, c’est indéniable, mais n’oublions pas qu’une grosse partie de ses dépenses arrose le secteur privé. Des boites « sponsorisées » qui n’hésitent pas à charger la note car le client est la nation…

    Répondre
  5. Je pense qu’on a déjà dépassé le seuil critique « B » de la courbe.
    La société est tout simplement sclérosée, par trop de prélèvements + redistribution.

    Effectivement l’impôt est une bonne chose, nécessaire au développement et à l’équilibre d’un pays.

    Trop peu d’impôts, et on tombe dans l’ultra libéralisme et ses dérives.
    Trop de prélèvements, et plus personne en bouge. On n’ose plus lever le petit doigt, on n’investit plus ! De peur d’être spolié de ses gains.

    Difficile de trouver l’équilibre, certes, mais personne ne peut nier aujourd’hui que l’État est allé beaucoup trop loin. Nous sommes dans un système confiscatoire. J’ai envie de dire quasi « punitif » envers ceux qui réussissent et qui gagnent bien leur vie.

    La France a besoin d’un grand vent de liberté. Laissons les gens travailler et entreprendre avec plus de souplesse ! (quand je pense que le statut d’autoentrepreneur a faillit disparaitre il y a quelques semaines…)

    Mais bon, il ne faut pas pour autant se décourager et ne pas se laisser miner le moral par le pessimisme ambiant. C’est l’été !

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    • @ Youcef

      Tu nous proposes une analyse intéressante et je pense relativement juste.
      J’ai peur que l’on ai dépassé ce point critique et que l’on décourage l’envie d’entreprendre.

      C’est une belle erreur d’avoir voulu remettre en cause le statut d’auto-entrepreneur.

      Répondre

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