Un changement de cap : la place du crédit dans les ménages Français

Cet article fait suite à la lecture du dernier rapport annuel de l’Observatoire des crédits aux ménages.

C’est un rapport très instructif sur le comportement des Français et l’évolution des crédits au sein de la société.

Qu’apprenons-nous dans ce rapport ?

Le premier constat, c’est le recul de la part des ménages détenant des crédits.

En effet, depuis la crise des « Subprimes » puis de la crise économique et financière qui a suivi, le taux de détention des crédits des ménages a baissé de manière relativement prononcée.

Le taux de détention des crédits (immobilier (achat et travaux) et consommation) en 2008 était de 52.6 %, en 2009 il n’est plus que de 50.8 %.

L’ampleur de la baisse s’explique principalement par le repli des crédits à la consommation.

Cette logique est toujours la même en 2010, ce n’est plus que 49.5% de taux de détention de crédits.

En 2011, la crise des dettes souveraines n’a pas perturbé plus que ça le jeu. La stabilité était de mise (49.4%).

Par contre, l’année  2012 annonce un tournant, la crise de la dette souveraine semble bel et bien influencer le comportement des Français.

Les ménages ont revu leur copie. Les projets de consommation sont soit annulés, soit reportés.

L’impact de la loi « Lagarde » :

Avec la loi « Lagarde », il y a eu une réduction des crédits renouvelables. Par conséquent, le taux de détention des crédits à la consommation a reculé à 27.6 % alors qu’en 2011, il était de 30.2 %.

Ce taux est presque revenu au point le plus bas qu’ait connu l’observatoire en 1995, soit 27.3 %.

Plus surprenant, le taux de détention des crédits immobiliers malgré la crise a progressé (31.4 % contre 31 % en 2011). Cela s’explique avec le décalage des achats faits en 2011.

En 2012, le taux de détention des crédits est tombé à 48.6 %.

Un premier constat :

Depuis 2008, le repli des crédits à la consommation s’explique par les inquiétudes des Français, par l’augmentation des charges, des impôts et la baisse du pouvoir d’achat.

Les projets sont reportés ou tout simplement annulés comme par exemple, l’achat d’une voiture, le remplacement d’un appareil électroménager, ou tout simplement les gros achats de loisirs (bateau…).

Depuis 2009, il y a beaucoup moins de crédits renouvelables, situation accentuée par la loi « Lagarde » en juillet 2010.

La prudence pour les ménages Français est de mise.

La détention des crédits en 2012 :

Fin 2012, « 15.1 % des ménages qui détiennent des crédits estimaient que les charges de remboursement étaient trop ou beaucoup trop élevées« .

Cette population, peut-être plus fragile, pourra un jour être amenée à trouver une solution pour retrouver un second souffle.

A l’inverse, 84.9 % de ceux qui détiennent des crédits estimaient que cette charge restait supportable.

C’est en recul par rapport à 2011. (86.2 %).

Le nombre de crédits baisse, pourtant, les conditions n’ont jamais été aussi favorables. C’est encore un signe d’une conjoncture réellement dégradée.

La place des crédits dans les ménages Français est immanquablement liée à la conjoncture économique, à l’évolution des lois, « loi Lagarde », pour le crédit à la consommation ou renouvelable.

Dans l’immobilier également, les diverses lois (Scellier, PTZ+ …), ont pour effet d’avancer ou de reporter certains projets.

Le crédit en 2013 ?

Sans aucun doute, l’année 2013 devrait connaître la même évolution que celle de 2012.

Nous sommes très prudent, très inquiet de l’évolution actuelle de notre économie.

Le crédit semble être un indicateur important de l’état d’esprit des ménages.

Le recours au crédit, en 2013 et probablement en 2014, se fera certainement de manière très réfléchie. Le crédit immobilier devrait également être touché.

Le taux de détention de crédit devrait au mieux stagner voire même baisser, d’ailleurs, les intentions de souscription ne cesse de reculer.

Le crédit semble inévitable pour un achat immobilier, mais pour le reste !

Quelle est la place du crédit dans votre ménage ? Est-ce un poids dans votre budget ?

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5 réflexions au sujet de “Un changement de cap : la place du crédit dans les ménages Français”

  1. Bonjour,
    Le crédit représente 26.8% immobilier et chaudière) de nos revenus régulier.Malgrè des revenus confortables qui nous laisseraient un reste à vivre suffisant mais nous ne souhaitons pas dépasser ce plafond car nous faisons partie des cinquantenaires.
    A nos ages, même si nous sommes en bonne santé, nous devons prévoir les « accidents de la vie ». Par conséquent les autres achats sont effectués quand nous disposons du budget.
    Béadu

    Répondre
    • @ Beadu

      Ce principe devrait être appliqué par tout le monde.
      Pas de crédit, mais économiser pour acheter ce que l’on désire.
      L’immobilier reste une exception.

      Répondre
  2. La part des crédits immobiliers est assez lourde pour ma part.
    En calcul de taux d’endettement type bancaire, je suis quasiment à 50% d’endettement.
    Mais uniquement en crédit immobilier. Dont 29% pour la résidence principale.

    Répondre
  3. Bonjour

    Malheureusement, le crédit va prendre de plus en plus de place dans les ménages français.

    Mais le crédit immobilier il est vrai est nécessaire pour commencer à se constituer un patrimoine

    Ludovic

    Répondre

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