Quelles crises vivons nous ? (1/2)

Cette question est dans l’esprit de beaucoup d’entre nous, il est difficile de donner une réponse limpide et unanime, nous avons tous nos idées sur la question et les débats peuvent être nombreux, et les désaccords profonds.

La crise que nous traversons a un impact direct sur nos finances personnelles. On compte encore un peu plus sur les contribuables et les épargnants pour combler les déficits.

J’ai eu la chance de lire un article dans la presse, et je voulais vous en faire partager le contenu. C’est une réflexion sur le sujet « Comment expliquer la crise ? ».

Alain Supiot est juriste et il donne son point de vue sur la crise actuelle.

« L’intérêt particulier a longtemps été soumis à l’intérêt général. Le retournement s’est effectué il y a trente ans. Chacun a dès lors été invité à agir dans son strict intérêt pour accroître son profit, et les règles publiques ont visé à facilité cette organisation. Nous sommes entrés dans le gouvernement du nombre. Avec une mise en concurrence des lois, entraînant une baisse du revenu du travail ou au moindre respect de l’environnement.

Avec les subprimes, on a fini par traiter les personnes comme des choses. Peu importait la solvabilité. Elle était compensée par une technique d’agrégation des risques. La créance pouvait circuler indépendamment de la personne qui la détenait. On a voulu faire fonctionner la société comme une mécanique avec de la fausse monnaie. Le réel se venge. »

« La situation exige une remise en cause profonde, au lieu de quoi on assiste à une sorte de fuite en avant. L’illusion d’une société capable de s’autoréguler est entretenue. »

Source : le journal Ouest France

Ce discours me parle, souvenez vous, un peu d’histoire, après guerre, la société passait avant l’individu, il y a eu la création de la sécurité sociale, le régime des retraites basé sur la répartition…

Aujourd’hui, on place l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt collectif. Me direz vous s’occuper de ses finances personnelles sert un intérêt particulier.

Et bien, ce n’est pas mon point de vue, c’est une vérité de pensée ça, mais c’est très restrictif. Je pense à moi, à ma famille quand je fais cette démarche, simultanément ma démarche à un impact positif pour la société, je ne suis pas une charge, au contraire je participe via mes impôts, mes dons au fonctionnement de cette dernière. Mais investissements alimentent l’économie, l’emploi… .

C’est une vieille croyance de croire que l’enrichissement appauvrit les autres. Bien sûr, un produit dit « toxique » aura cet effet là. Mais une épargne saine et honnête cumulée à un investissement sain est en mesure de tirer tout le monde vers le haut.

Ce que je ne veux pas, la crise en est un parfait exemple, c’est une société ou l’on invente des mécanismes financiers (Subprimes) qui ont pour but d’enrichir une poignée de personnes au détriment de l’intérêt collectif.

Quand j’investis je veux comprendre ce que je fais et les risques que j’encours.

Votre réaction et votre point de vue m’intéresse. La crise est là, j’entends dire que le plus gros est passé, qu’en pensez vous ?

Alain Supiot est l’auteur de L’Esprit de Philadelphie. La justice sociale face au marché total

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4 réflexions au sujet de “Quelles crises vivons nous ? (1/2)”

  1. En fait je dirais le contraire : depuis la guerre, tout est centralisé sur l’individu!
    La preuve en est la mise en place d’un système de retraite dont l’individu se décharge du financement en le mettant sur les épaules de ses enfants.
    Ce qui 60 ans plus tard arrive à une situation où les cotisations se font quasiment à fonds perdus.
    Donc pour satisfaire le plus grand nombre d’individu, et récolter des sous, le pays décide de mettre en place des taxations temporaire comme les prélèvements sociaux (sauf que le temporaire dure).

    Suffit de voir les promesses électorales, et pas seulement à cette élection, depuis plusieurs mandats, c’est toujours des décisions globales satisfaisant l’individu.
    Enfin satisfaisant l’individu qui applique à la lettre métro, boulot, conso, dodo. Le bon citoyen en quelques sortes. 😉

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  2. Pour étayer ce que tu dis une petite histoire qui vient renforcer ce que tu penses (et je pense pareil…)
    Un ami travaillait dans une régie qui gérait plusieurs logements dont un immeuble. Dans cette immeuble les charges étaient collectives.
    Certains proprio (une minorité) se plaignaient du fait que leurs charges étaient exhorbitantes au vues de leurs consommations personnelles.
    Une personne s’est rendu sur place et s’est rendu compte en menant une petite enquête qu’effectivement beaucoup abusaient. Chauffage à 25°, les vitres ouvertes pendant plusieurs heures pour aérer, des bains à gogo….

    Bref, après quelques temps, ils se sont débrouillé pour repasser en compteur individuels et devinez quoi ?

    Les charges de l’immeuble ont été divisé par 2….

    Tous ces gens qui profitent du système en n’en n’ayant rien à foutre parce que « c’est les autres » qui paient me débectent…
    Et malheureusement une bonne partie de Français réagit ainsi…

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  3. @ Gunday et Guillaume

    Je ne partage pas votre avis, replaçons les choses dans le contexte. Après guerre les gens ont besoins de se rassurer de se sentir épauler par un état fort et une population solidaire. Je pense que l’individualisme est venu plus tard par une évolution en ce sens de la société.

    Je ne juge pas, je constate.

    Guillaume, là ou je suis d’accord avec toi, de déresponsabiliser les gens en faisant du tout collectif est une erreur, il y aura toujours des personnes pour profiter d’un système. Ton exemple est révélateur.

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  4. Guillaume, ton commentaire m’a fait sourire car il me renvoie à mes années de jeunesse où nous partagions l’addition du resto, certains prenaient les plats les plus chers ainsi que de bonnes bouteilles, jusqu’au jour où nous avons divisé nos consos réelles, bizarrement leur appétit avait diminué!!! meme si ça ressemble à un sketch de Muriel Robin ça illustre aussi les profiteurs d’un système 🙂

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